mercredi 20 novembre 2013

Citation du 20 novembre 2013

Solon enfin fut assurément un législateur très avisé en ce qui concerne le mariage, lui qui prescrivit aux époux d'approcher leurs femmes au moins trois fois par mois.
Plutarque – Erotikos
Notre question hier, était la suivante : « Combien de fois par mois faut-il faire l’amour à son épouse ? ». Réponse : au moins trois fois par mois.
Voici la totalité de la réponse de Plutarque :
 « Solon enfin fut assurément un législateur très avisé en ce qui concerne le mariage, lui qui prescrivit aux époux d'approcher leurs femmes au moins trois fois par mois; ce n'est certes pas en vue de la volupté qu'il donna ce précepte, mais, de même que les États renouvellent de temps à autre les traités qui les lient, il voulait que le mariage fût renouvelé par cette marque de tendresse et débarrassé de tous les griefs mutuels qui peuvent s'accumuler dans la vie commune de chaque jour. »
Solon était le législateur qui avait donné ses lois à Athènes et il fut toujours par la suite considéré comme un modèle de sagesse. C’était du temps où le pouvoir politique légiférait dans le domaine de la sexualité : on faisait des lois non seulement pour dire à qui on peut faire l’amour, mais aussi combien de fois dans le mois. Nul doute que les sexologues de ce temps-là devaient être au chômage.
Mais il y a d’autres observations à faire :
- D’abord, pour Plutarque, l’amour sexuel est une marque de tendresse : finie donc l’opposition freudienne entre la sexualité et la tendresse. On se souvient en effet que Freud les imaginait, creusant le tunnel de l’amour, chacun à une extrémité : celui qui va le plus vite réduit d’autant l’espace laissé à l’autre. Pour dire les choses crûment, Plutarque s’oppose au principe qui veut que plus on baise et moins on câline – et réciproquement.
- En suite faire l’amour permet de se débarrasser des griefs de la vie quotidienne : les cheveux qui trainent dans le lavabo, les nouilles trop cuites, les retards systématiques au moment de prendre le train : tout ça, oublié !
- Enfin la continuité dans la pratique sexuelle des époux parait comme une confirmation du contrat de mariage : du temps de Solon les époux ne se prêtaient pas seulement serment de fidélité et d’assistance, mais ils se juraient aussi de copuler bien régulièrement. Et même on devine que quand cette clause fondamentale était respectée, les autres l’étaient forcément.
Voilà : tout ça c’était avant le christianisme…

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